The National Times - Championnats du monde de triathlon: Cassandre Beaugrand "encore affamée de victoires"

Championnats du monde de triathlon: Cassandre Beaugrand "encore affamée de victoires"


Championnats du monde de triathlon: Cassandre Beaugrand "encore affamée de victoires"
Championnats du monde de triathlon: Cassandre Beaugrand "encore affamée de victoires" / Photo: © AFP/Archives

Cassandre Beaugrand est "prête": avec ses titres de championne olympique et du monde, la triathlète française fait sa rentrée samedi à Yokohama (Japon) en championnats du monde (WTCS), "encore affamée de victoires" et la pression en moins, dit-elle à l'AFP.

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QUESTION: Quel est votre état de forme avant votre reprise sur le circuit international?

REPONSE: "Je me sens bien, j'ai eu une bonne préparation. Je n'ai pas ressenti forcément le coup de blues ou quoi que ce soit, j'ai continué sur ma lancée, avec un bon début de saison notamment sur la partie course à pied et même en +indoor+. Donc je suis prête à faire ma rentrée".

Q: Vous n’avez pas pris part à la première manche des championnats du monde à Abou Dhabi (en février). Mais vous avez participé à plusieurs épreuves, le 5km de Monaco, la Coupe du monde Indoor à Liévin, le Supertri E de Londres. Que vous ont apportées ces expériences?

R: "C'était important pour moi de prendre mon temps, surtout après l'année olympique, et on a fini tard l'an dernier. Je voulais faire un bon hiver et recommencer ma saison un peu plus tard. En février, c'était vraiment tôt pour reprendre un triathlon. J'ai voulu prendre part à des compétitions qui me faisaient plaisir, un peu sans pression aussi. Garder un pied dedans sans forcément griller les étapes".

Q: Vous vous êtes aussi installée l'hiver dernier à Gérone, en Espagne, après avoir vécu en Angleterre. A quel point cela a été un changement?

R: "J'avais fait le tour en Angleterre, je ne me voyais pas rester là-bas. Je voulais un nouvel environnement, sachant que j'ai bien aimé découvrir d'autres cultures, être dans un nouveau pays. Donc, je me suis dit pourquoi pas essayer de partir ailleurs, et pas trop loin non plus. L'Espagne était un bon compromis car c'est une bonne terre de triathlon, il y avait des bons groupes et un coach que je voulais rejoindre. La préparation n’est pas forcément différente. D'ailleurs j'aime bien garder la dynamique de groupe, comme c'était le cas en Angleterre, cela me motive."

Q: Vous êtes championne du monde, conserver votre titre est-il votre objectif?

R : "Oui, forcément. Je n'ai pas envie de me remettre de pression parce que j'ai obtenu déjà les deux plus beaux titres que je pouvais espérer dans ma carrière. Maintenant, je suis encore affamée de victoires. (Concernant Yokohama) Le Japon ne m'a pas vraiment souri auparavant, mon meilleur résultat était peut-être 8e ou 9e (8e en 2018, ndlr). J’espère en revenir avec une meilleure place."

Q: Après les deux titres, est-ce désormais le plaisir qui prime?

R: "En fait, j'ai l'impression d'être libérée. Je n'ai plus cette pression de me dire qu'il faut à tout prix que je réussisse dans un grand rendez-vous pour me prouver à moi-même et à d'autres gens que je peux réussir. Maintenant, quand je cours, je suis libérée car je ne pourrai guère faire mieux. Je peux essayer de repartir sur un titre olympique ou d'autres titres mondiaux mais je l'aborde autrement car je le fais en essayant de nouvelles choses, en étant beaucoup plus actrice de la course parce que j'ai beaucoup plus confiance en moi, j'ai moins de craintes et je me fais juste plaisir."

Q: Justement, vous avez aussi évolué sur votre force mentale?

R: Oui c'est sûr. Je n'avais pas forcément avant cette confiance en moi. Maintenant, pour essayer de me faire flancher au niveau mental, je pense qu'il faut y aller. Même avec ce qui s'est passé l'an dernier dans la grande finale (remportée à Torremolinos pour être sacrée championne du monde en octobre, ndlr), où je suis partie dernière à la première bouée parce que je m'étais égarée en natation, je me suis prouvée à moi-même qu'en fait, je ne suis plus la même athlète. Et même si j'aurai des challenges à relever car tout ne sera pas tout le temps facile, au niveau mental, c’est peut-être quelque chose de réglé."

I.Paterson--TNT