
Trump annonce une nouvelle rencontre avec Netanyahu pour mettre fin à la "tragédie" de Gaza

Donald Trump a affirmé mardi qu'Israël et le Hamas voulaient parvenir à un accord pour mettre fin à la "tragédie" de la guerre dans la bande de Gaza, en annonçant une nouvelle rencontre à Washington avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
L'émissaire spécial de Washington, Steve Witkoff, a dit espérer un accord avant la fin de la semaine sur une trêve de 60 jours, après que le Qatar, l'un des trois pays médiateurs, a affirmé que les pourparlers indirects en cours depuis trois jours allaient "prendre du temps".
Le président américain a annoncé qu'il recevrait une nouvelle fois mardi M. Netanyahu, après un précédent entretien la veille. "Il va venir plus tard. Je dirais que nous allons parler presque exclusivement de Gaza. Il faut que l'on trouve une solution", a-t-il déclaré.
"Nous sommes confiants qu'à la fin de la semaine, nous aurons un accord qui nous amènera à un cessez-le-feu de 60 jours", a assuré Steve Witkoff, qui doit se rendre dans la semaine à Doha, selon la Maison Blanche.
"Dix otages vivants seront libérés. Neuf otages décédés seront restitués", a-t-il précisé.
Après 21 mois de guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, la Défense civile de Gaza a annoncé que plusieurs frappes israéliennes avaient fait 29 morts mardi à travers le territoire palestinien.
L'armée israélienne a annoncé la mort au combat de cinq soldats à Beit Hanoun, dans le nord de Gaza. De Washington, M. Netanyahu a déploré une "matinée difficile" après ces décès qui portent à 450 le nombre de soldats tués à Gaza depuis le début de l'offensive au sol le 27 octobre 2023.
- "Besoin de temps" -
Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a indiqué que les négociateurs parlaient "séparément" avec les deux délégations présentes à Doha "pour établir un cadre pour les discussions". "Je peux dire qu'on a besoin de temps pour ça", a-t-il souligné.
Lundi, M. Trump avait écarté tout "blocage" et s'était dit convaincu que le Hamas était prêt à accepter un accord.
Les pourparlers, selon une source palestinienne proche des discussions, portent en particulier sur "les clauses relatives au retrait (israélien, NDLR) et à l'aide humanitaire" dont Gaza a un besoin vital.
Selon des sources palestiniennes, les discussions se basent sur une proposition américaine comprenant une trêve de 60 jours, pendant laquelle le mouvement islamiste palestinien relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.
Sur 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.
Deux trêves, en novembre 2023 et début 2025, ont permis le retour des autres otages en échange de la libération de prisonniers palestiniens.
Lundi soir, M. Netanyahu a affirmé qu'Israël conserverait "toujours" le contrôle de la sécurité à Gaza.
Selon des sources palestiniennes, le Hamas demande le retrait israélien, des garanties sur la poursuite du cessez-le-feu et sur une reprise en main de l'aide humanitaire par l'ONU et des organisations internationales reconnues.
"La réponse du Hamas a été fondamentalement négative, mais les écarts sont minimes", a affirmé un haut responsable israélien à des journalistes accompagnant M. Netanyahu. "Nous espérions que cela (la percée) prendrait quelques jours, mais cela pourrait prendre plus de temps", a-t-il ajouté.
"L'accord actuel couvre 80-90%" des demandes israéliennes, selon un autre responsable.
Le président français Emmanuel Macron a de son côté appelé, mardi à Londres, à un "cessez-le-feu à Gaza sans conditions".
- "Les bombardements continuent" -
Selon la Défense civile de Gaza, neuf personnes ont notamment été tuées mardi dans une frappe de drone sur le camp de déplacés de Sanabel, près de Khan Younès, dans le sud de Gaza.
"J'ai vu des gens transporter des martyrs. On ne sait pas d'où vient la mort, les bombardements continuent", a témoigné à Sanabel Chaimaa Al-Shaer, une mère de famille de 30 ans.
A Khan Younès, des images de l'AFP ont montré des Gazaouis récupérant des corps ensanglantés dans une tente en lambeaux.
Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas commenté dans l'immédiat.
Compte tenu des restrictions imposées par Israël aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
Plus de 57.575 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la bande de Gaza dans la campagne de représailles israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
T.Bennett--TNT