The National Times - "Réutilisation, recyclage et alternative", la triple solution de l'ONU contre la pollution plastique

"Réutilisation, recyclage et alternative", la triple solution de l'ONU contre la pollution plastique


"Réutilisation, recyclage et alternative", la triple solution de l'ONU contre la pollution plastique
"Réutilisation, recyclage et alternative", la triple solution de l'ONU contre la pollution plastique / Photo: © AFP/Archives

Le monde doit diminuer de moitié les plastiques à usage unique et adopter massivement le triptyque "réutilisation, recyclage et alternative" pour stopper cette pollution galopante, selon un rapport des Nations unies publié mardi, qui ne fixe toutefois pas d'objectif global de réduction de la production.

Taille du texte:

Cette feuille de route, intitulée "Fermer le robinet", est publiée par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) deux semaines avant la 2e étape, à Paris, des négociations qui doivent aboutir à un traité international juridiquement contraignant d'ici fin 2024.

"Les plastiques jouent un rôle positif dans la société à bien des égards", écrit Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE. "Il y a cependant un revers à la médaille: la façon dont nous produisons, utilisons et éliminons les plastiques pollue les écosystèmes, menace la santé humaine et animale et déstabilise le climat."

En 2019, 353 millions de tonnes de déchets plastiques ont été produites dans le monde, dont 22% ont fini abandonnées, c'est-à-dire dans des décharges sauvages, brûlées à ciel ouvert ou rejetées dans la nature.

Le rapport préconise donc "en premier lieu d'éliminer les plastiques problématiques et inutiles", notamment en "réduisant de moitié la production de plastiques à usage unique".

Mais au-delà de cette catégorie éphémère, le PNUE n'évoque pas directement d'objectif de réduction, à la source, de la production de tous les plastiques alors que celle-ci pourrait doubler d'ici 2040.

Des recherches estiment qu'à cette date le plastique pourrait émettre 19% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

En revanche, le PNUE met en exergue un objectif de réduction de la pollution, prévoyant 408 millions de tonnes de déchets à gérer en 2040 si le modèle économique actuel se poursuivait. Ce qui se traduirait par 227 Mt de plastiques abandonnées dans l'environnement.

Pour l'éviter, le programme onusien presse la communauté internationale d'adopter un "scénario de changement systémique", fondé sur "trois mutations du marché: réutiliser, recycler, diversifier".

Une telle révolution, affirme le rapport, pourrait réduire ces déchets abandonnés à 41 Mt en 2040, soit une réduction de 80% des prévisions.

"Promouvoir la réutilisation, la vente en vrac, les systèmes de consigne, de reprise des emballages, peut permettre de réduire de 30% (cette) pollution plastique", estime le rapport.

"Une réduction supplémentaire de 20% peut être atteinte si le recyclage devient plus stable et rentable", notamment en "supprimant les subventions des énergies fossiles" qui rendent les plastiques neufs trop bon marché.

"Le remplacement des emballages, des sachets et des plats à emporter par des matériaux alternatifs (papier ou compostables) peut ajouter une diminution de 17%", note aussi le rapport qui s'est fondé sur les calculs du Pew Charitable Trusts et du cabinet Systemiq.

- 700.000 emplois -

"Même avec ces mesures, 100 Mt de plastiques à usage unique et à courte durée de vie devront encore être traités chaque année d'ici 2040, sans compter l'héritage considérable de la pollution plastique existante".

Cette transition ferait économiser 4,5 milliards de dollars, estime le PNUE, qui prévoit 700.000 emplois créés, principalement dans les pays pauvres.

Pour Hirotaka Koite, responsable de Greenpeace joint par l'AFP, "le rapport est très en deçà des ambitions nécessaires" car "il ne parle pas de réduction de la production globale".

Avant même de parler de "réutilisation", les conclusions "sous-estiment nettement le rôle que la réduction de +l'utilisation+ peut jouer" et accordent "trop de crédit au recyclage chimique".

"Ils ont essayé de changer un tuyau, de remplacer les vannes, mais ils n'essaient pas vraiment de fermer le robinet", regrette cet observateur des négociations.

Il salue toutefois la prise en compte de l'ensemble du cycle de vie pour évaluer les alternatives, les avertissements contre l'écoblanchiment des plastiques faussement "dégradables ou compostables", et la suppression des subventions.

Du côté de la Surfrider Foundation, on salue au contraire un "véritable changement de modèle économique", crédible et qui ne repose pas sur d'hypothétiques solutions technologiques.

"Si le rapport parlait plus explicitement de +réduction de production+, de gros pays ne signeraient jamais le traité", analyse Diane Beaumenay-Joannet, chargée de campagne à Surfrider.

Selon elle, cette feuille de route assume une approche "plus environnementale" que le rapport de référence de 2022 de l'OCDE "qui se maintenait dans une logique de croissance de richesse".

A.Wood--TNT

En vedette

Dans le sud des Etats-Unis, une ville contaminée aux polluants éternels se rebiffe

Sasha et Jamie Cordle pensaient que leur ferme en Géorgie, dans le sud des Etats-Unis, serait un cadeau pour leurs enfants et petits-enfants. Au lieu de cela, la propriété pourrait les empoisonner en raison d'une contamination sévère aux polluants éternels.

La vague de chaleur culmine, la fraîcheur arrive lentement par l'ouest

Les autorités ont renouvelé leurs appels à la prudence face à la vague de chaleur qui culmine samedi sur l'ensemble de la France, avec encore 16 départements placés en vigilance orange "canicule" avant un retour très progressif de la fraîcheur par l'ouest dans la soirée.

Au cœur du désert urbain de Lima, l'oasis verte d'une femme des Andes péruviennes

A flanc de colline, dans l'un des quartiers les plus arides et défavorisés de Lima, une oasis de verdure s'étire entre les maisons de brique et les ruelles poussiéreuses. Là où domine la rocaille, une femme originaire des Andes péruviennes a fait naître une forêt.

Le retour prometteur mais fragile du gypaète barbu dans le Vercors

Dans une clairière perchée du Vercors, Spirale ouvre grand son bec et tape le sol, apeuré: ce poussin vautour né en captivité subit les derniers préparatifs avant sa mise en liberté, inconscient de participer au fragile succès du plus vaste programme européen de réintroduction d'espèce, celui des gypaètes barbus.

Taille du texte: