
Donald Trump appelle à une "capitulation sans conditions" de l'Iran

Le président américain Donald Trump a appelé mardi soir à une "capitulation sans conditions" de l'Iran, précisant ne pas vouloir tuer son guide suprême "pour le moment", au cinquième jour de la confrontation militaire déclenchée entre Téhéran et Israël par une attaque israélienne.
Dans le même temps, une alerte rouge été brièvement déclenchée dans la zone de Dimona, abritant une centrale nucléaire dans le sud d'Israël, après des tirs de missiles iraniens, a indiqué l'armée israélienne.
Donald Trump a exigé mardi une "CAPITULATION SANS CONDITIONS" de l'Iran, dans un message en lettres majuscules sur sa plateforme Truth Social. Les Etats-Unis "savent exactement où se cache le soi-disant +guide suprême+" iranien, l'ayatollah Khamenei" mais ne comptent pas "l'éliminer (le tuer!), du moins pour le moment", a-t-il ajouté.
"Nous contrôlons désormais complètement et totalement l'espace aérien iranien", s'est-il aussi prévalu. M. Trump pourrait prendre des "mesures supplémentaires" contre le programme nucléaire iranien, avait auparavant écrit son vice-président, J.D Vance, sur X.
Israël et l'Iran ont échangé de nouvelles salves de missiles dans la journée, après des frappes nocturnes réciproques.
En Iran, une série de puissantes détonations ont été entendues par des journalistes de l'AFP dans l'après-midi dans le centre et le nord de Téhéran, et un média local a fait état de déflagrations à Ispahan (centre).
L'armée israélienne a dit avoir bombardé "des dizaines" de cibles dans l'ouest de l'Iran, après avoir pilonné dans la nuit dans la région "des dizaines d'infrastructures de stockage et lancement" de missiles sol-sol et sol-air, et "des sites de stockage de drones".
- "Le sale boulot" -
Téhéran a juré de bombarder Israël sans relâche pour mettre fin à l'attaque israélienne d'une ampleur sans précédent lancée le 13 juin, avec l'objectif affiché d'empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique.
Les Occidentaux soupçonnent l'Iran de poursuivre ce but, ce que Téhéran dément, défendant son droit à un programme nucléaire civil. Israël, qui maintient l'ambiguïté sur sa propre possession de l'arme atomique, détient 90 ogives nucléaires, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).
Depuis vendredi, l'aviation israélienne a visé des centaines de sites militaires et nucléaires, tué les principaux hauts gradés iraniens et des scientifiques du nucléaire. Mardi, l'armée a annoncé avoir tué un important commandant militaire iranien, Ali Shadmani, dans une frappe nocturne à Téhéran.
Israël a eu "le courage" de faire "le sale boulot pour nous tous" face au "terrorisme du régime" iranien, a salué le chancelier allemand, Friedrich Merz, jugeant que le pouvoir iranien était "considérablement affaibli".
Tuer l'ayatollah Ali Khamenei "mettra fin au conflit", avait précédemment assuré le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, auprès de médias internationaux, appelant les Iraniens à se soulever.
Les bombardements ont aussi tué des civils des deux côtés dans des zones urbaines.
Le dernier bilan officiel iranien recensait dimanche au moins 224 morts et plus d'un millier de blessés.
En Israël,le bilan officiel est d'au moins 24 personnes tuées jusque là.
L'Iran a menacé Israël "d'attaques massives de drones", et affirmé avoir détruit dans la nuit avec des drones des "cibles stratégiques" à Tel-Aviv - dont le Mossad, le service de renseignement extérieur israélien - et Haïfa, la grande ville du nord d'Israël.
Après le lancement de l'attaque israélienne, les Etats-Unis ont dit renforcer leur "dispositif défensif" au Moyen-Orient, et y envoyer leur porte-avions Nimitz. Donald Trump est rentré à la Maison Blanche écourtant sa présence au sommet du G7 au Canada.
- Plus de 700 étrangers évacués -
Lundi, Donald Trump avait conseillé aux habitants de Téhéran d'évacuer "immédiatement". Mardi, de longues files d'attente s'étiraient devant les boulangeries et stations-service de la capitale iranienne, où les magasins de proximité restent ouverts, mais pas le Grand Bazar, le principal marché.
"Je voulais quitter la ville, mais j'ai plusieurs chats et ne peux pas les abandonner", confie à l'AFP Mina, une informaticienne de 37 ans habitant l'ouest de Téhéran.
Plus de 700 ressortissants étrangers d'une quinzaine de pays ont été évacués d'Iran vers l'Azerbaïdjan et l'Arménie depuis le 13 juin, ont indiqué Bakou et Erevan.
Les médecins et infirmiers iraniens ont été réquisitionnés, a indiqué mardi l'agence Isna.
Une cyberattaque a paralysé mardi la banque Sepah, l'une des principales d'Iran, selon l'agence de presse Fars. Les médias iraniens ont ensuite fait état d'une perturbation généralisée d'internet, sans en préciser l'origine.
Israël a affirmé avoir détruit "la principale installation" du site d'enrichissement d'uranium de Natanz, dans le centre de l'Iran.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a fait état mardi d'"éléments montrant des impacts directs sur les salles souterraines" du site.
M.Davis--TNT