The National Times - Le projet du gouvernement pour "refonder" Mayotte arrive à l'Assemblée

Le projet du gouvernement pour "refonder" Mayotte arrive à l'Assemblée


Le projet du gouvernement pour "refonder" Mayotte arrive à l'Assemblée
Le projet du gouvernement pour "refonder" Mayotte arrive à l'Assemblée / Photo: © AFP/Archives

Près de six mois après le passage ravageur du cyclone Chido, le projet de loi-programme du gouvernement pour "refonder" Mayotte entame mardi son examen en commission à l'Assemblée nationale, où le volet migratoire et sécuritaire devrait à nouveau susciter d'âpres débats.

Taille du texte:

Après l'adoption mi-février d'une loi d'urgence pour reconstruire l'archipel dévasté, c'est l'heure de la "refondation" pour le département le plus pauvre de France, où la catastrophe naturelle n'a fait qu'exacerber des défaillances préexistantes.

Ce texte, adopté largement par le Sénat fin mai, est très attendu par les Mahorais. Il sera débattu au sein de l'hémicycle à partir du 23 juin.

En amont, ce sont les députés de la commission des Lois qui sont chargés d'entamer son examen avec l'audition prévue du ministre des Outre-mer Manuel Valls à partir de 16H30.

Eau, éducation, santé, infrastructures, sécurité, immigration, habitat informel... Le projet de loi s'attaque à tous les grands enjeux du 101e département français. Le texte décline près de quatre milliards d'euros d'engagements financiers de l'Etat.

A Mayotte, "il y a un retard abyssal, mais des potentialités extraordinaires, et je considère qu'avec ce plan très ambitieux, c'est un véritable acte de reconnaissance fait à ce territoire", a déclaré à l'AFP le rapporteur général du texte, le député MoDem et ancien ministre Philippe Vigier.

"On nous avait promis une loi pour refonder Mayotte, mais c'est encore aux antipodes de ce qui devrait être fait pour que Mayotte soit considérée comme un département à part entière", a estimé, au contraire, le député LFI Aurélien Taché.

"Elle ne va pas rattraper le développement économique et social (...) mais restreindre davantage les libertés publiques, le droit des personnes immigrées, mais aussi des Mahorais", a-t-il dénoncé auprès de l'AFP.

Comme au Sénat, c'est le volet migratoire et sécuritaire qui devrait susciter le plus de débats.

La lutte contre l'immigration clandestine a en effet été érigée comme priorité par le gouvernement, face à l'afflux massif d'étrangers en situation irrégulière, venus notamment des Comores voisines.

Quitte à remettre fortement en cause le droit du sol, qui est la règle en France. Le texte durcit en effet les conditions d'accès au séjour, centralise les reconnaissances de paternité à Mamoudzou et augmente les peines pour reconnaissance frauduleuse de paternité. Il facilite aussi les expulsions de bidonvilles.

En matière de sécurité, il prévoit des régimes juridiques spécifiques: renforcement des contrôles sur les armes, lutte accrue contre l'emploi d'étrangers sans titre et retrait possible des titres de séjour aux parents d'enfants considérés comme menaçant l'ordre public.

De quoi susciter l'indignation de la Défenseure des droits qui a demandé vendredi d'abandonner ou réviser certaines dispositions d'un texte qui "porte atteinte à certains droits parmi les plus fondamentaux".

S.Arnold--TNT

En vedette

La mégafusée Starship d'Elon Musk prête au décollage, après une série noire d'explosions

Après une série noire d'essais entachés d'explosions, la mégafusée Starship du multimilliardaire Elon Musk, développée pour aller sur la Lune et Mars, s'apprête une nouvelle fois à décoller mardi pour un vol test qui sera particulièrement scruté.

Suppression des jours fériés: "La CFDT ne participera pas à cette négociation", dit Marylise Léon

"La CFDT ne participera pas à cette négociation" sur la suppression de deux jours fériés proposée par le gouvernement, "quelles qu'en soient les modalités", a déclaré mardi sa responsable Marylise Léon.

Bourse de Paris: deuxième séance de forte baisse après l'annonce d'un vote de confiance

La Bourse de Paris a terminé en net repli mardi, pour la deuxième séance consécutive, après l'annonce lundi par le Premier ministre François Bayrou d'un vote de confiance à l'Assemblée nationale le 8 septembre, déjà frappé par la quasi-certitude d'un échec.

Vote de confiance: Bayrou veut y croire, mais les oppositions sont déjà tournées vers l'après

François Bayrou refuse de baisser les bras et a tenté mardi de convaincre en particulier les socialistes de lui accorder la confiance le 8 septembre, mais la quasi-certitude d'un vote négatif à l'Assemblée lance déjà les spéculations sur l'après: nouveau Premier ministre, dissolution ou même départ d'Emmanuel Macron comme réclamé par Jean-Luc Mélenchon.

Taille du texte: