
Wall Street termine sans direction claire, chahutée par des données économiques

La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé mercredi, prudente face à l'image d'une économie américaine vacillante, les investisseurs ayant aussi le regard rivé sur les résultats d'entreprises.
Le Dow Jones a gagné 0,35%, l'indice Nasdaq a terminé proche de l'équilibre (-0,09%) et l'indice élargi S&P 500 a grappillé 0,15%.
Wall Street a été fortement plombée en début de séance par le recul du produit intérieur brut (PIB) du pays au premier trimestre, alors que l'économie américaine était encore florissante fin 2024.
"Dans un marché qui a commencé à afficher des prix plus élevés, voici ce que l'on obtient lorsque les nouvelles ne sont pas bonnes", relève auprès de l'AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.
Le PIB a diminué lors des trois premiers mois de l'année couvrant le début du second mandat de Donald Trump, dont la politique douanière a suscité une onde de choc dans le monde et au sein même de son pays.
En rythme annualisé, mesure privilégiée par les États-Unis, le PIB s'est contracté de 0,3%, contre une croissance de 0,4% attendue par les analystes.
En outre, une enquête mensuelle a rapporté mercredi que les embauches dans le privé avaient fortement ralenti en avril.
Cette enquête signée ADP/Stanford Lab évoque le "malaise" des employeurs face à l'incertitude générée par les nouvelles surtaxes douanières.
En revanche, l'inflation a ralenti en mars aux Etats-Unis, à +2,3% sur un an, globalement dans la lignée des attentes des analystes, selon l'indice officiel PCE publié mercredi, montrant le rôle joué par le recul des prix de l'énergie.
"Il est encore trop tôt" pour dire s'il y aura une récession aux Etats-Unis car "le problème est que nous avons encore de nombreuses inconnues" sur le plan commercial, avance pour sa part auprès de l'AFP Jack Albin, de Cresset.
Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt des emprunts d'Etat américains à dix ans s'est très légèrement détendu à 4,16%, contre 4,17% mardi en clôture.
Côté entreprises, "la saison des résultats a été correcte (...) il n'y a pas eu beaucoup de perturbations jusqu'à présent", explique M. Hogan.
Toutefois, "la plupart des entreprises restent floues sur leurs prévisions, dans une économie dont elles ne connaissent pas les règles", détaille M. Albin.
A la cote, le géant américain du café Starbucks a pris un coup de froid (-5,61%) après avoir annoncé mardi des résultats inférieurs aux attentes au deuxième trimestre de son exercice décalé, assurant que ces performances "décevantes" masquaient les "progrès et la dynamique" créés par son plan d'entreprise.
Le groupe américain d'agroalimentaire Mondelez International (biscuits Lu et Oreo, chocolats Milka) a été recherché (+3,78%). L'entreprise a connu une croissance quasi-nulle au premier trimestre, mais a confirmé mardi ses objectifs annuels, malgré la flambée des cours du cacao.
Par ailleurs, le géant technologique américain Microsoft a publié mercredi des résultats après Bourse sensiblement supérieurs aux attentes, une nouvelle fois emmenés par la croissance de l'informatique à distance (cloud) et de l'intelligence artificielle (IA).
Le bénéfice net pointe à 25,8 milliards de dollars pour ce qui est le troisième trimestre comptable de l'exercice décalé de l'entreprise (de janvier à mars), en hausse de 18% sur un an.
Le groupe Meta (Facebook, Instagram), qui a lui aussi publié ses résultats après la clôture, a quant à lui dégagé, au premier trimestre, des résultats nettement meilleurs que ne l'attendait le marché, porté par la croissance soutenue de ses recettes publicitaires.
Dans les échanges électroniques après la fermeture de Wall Street, l'action de Microsoft grimpait de 5,50% et celle de Meta de 3,30%.
Les investisseurs attendent désormais les résultats d'Amazon et Apple jeudi.
B.Scott--TNT