The National Times - A Taïwan, la lutte des producteurs de kakis face au changement climatique

A Taïwan, la lutte des producteurs de kakis face au changement climatique


A Taïwan, la lutte des producteurs de kakis face au changement climatique
A Taïwan, la lutte des producteurs de kakis face au changement climatique / Photo: © AFP

Perché sur une échelle dans son immense verger victime d'une saison difficile, Lo Chih-neng, un producteur de kakis de 65 ans, se sert d'un sécateur pour couper les fruits accrochés aux branches.

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En 2024, ses récoltes ont diminué, certains de ses arbres n'ont pas fleuri et les deux typhons du mois d'octobre ont arraché un grand nombre de feuilles et de fruits.

Le secteur peine par ailleurs à attirer les plus jeunes, en raison de la menace posée par le changement climatique, qui force les producteurs à trouver des moyens de subsistance alternatifs, voire à quitter complètement la filière.

"Les rendements ont beaucoup chuté, d'au moins un tiers", déclare M. Lo à l'AFP dans sa ferme de Taichung, dans l'ouest de Taïwan, et où les plaqueminiers, les arbres à kakis, recouvrent toute une vallée.

"C'est surtout lié aux typhons", explique Lo Chih-neng, qui s'attend à perdre un million de nouveaux dollars de Taïwan (29.000 euros) de recettes annuelles.

Les kakis sont récoltés de septembre à décembre, et la plupart sont envoyés dans le comté de Hsinchu, à quelques kilomètres au nord de Taichung, pour y sécher.

La presque intégralité de ces fruits récoltés chaque année sont consommés à Taïwan même, les habitants voyageant parfois plusieurs heures pour acheter des sacs et des boîtes de fruits séchés afin d'en offrir à leur famille et leurs amis.

Placées dans des cageots, les récoltes de M. Lo sont mises à l'arrière d'un camion et emmenées au verger Weiweijia du comté de Hsinchu. La famille de Lu Li-chien y fait pousser et sécher des kakis depuis plus d'un siècle.

Les touristes abondent dans la ferme de M. Lu pour s'y prendre en photo, entourés de cageots entiers de fruits qui dessèchent et s'assombrissent au soleil et au vent - une méthode traditionnelle utilisée par la communauté Hakka de Taïwan pour obtenir des kakis séchés.

Judith Chen, originaire de la ville de Taichung, fait partie des visiteurs qui font des réserves de cet encas qu'elle décrit comme "vraiment délicieux".

- "Anormalités climatiques" -

Les récoltes annuelles de kakis ont décliné sur l'île pour la seconde année consécutive en 2023, pour atteindre 59.000 tonnes. En 2024, le chiffre devrait encore diminuer de 13% selon les projections de l'agence de l'agriculture et de l'alimentation, appartenant au ministère taïwanais de l'Agriculture.

Seuls 4.700 hectares de terrain sont désormais destinés à la culture des kakis contre 5.300 il y a 10 ans, et le nombre de fermiers a également chuté, rapporte Su Tang-chao, directeur de la division fruits et fleurs de l'agence.

"Ces dernières années, on observe des changements dans les zones de production et des fluctuations en matière de rendement et de qualité des produits en raison de changements environnementaux, comme le changement climatique et le réchauffement de la planète", a déclaré M. Su.

En temps normal, des kakis sont livrés à la ferme Weiweijia quotidiennement. Mais en 2024, M. Lu explique que les récoltes ont été "extrêmement basses" et que les livraisons n'ont eu lieu qu'un jour sur deux.

"Nous n'avons que 20% du stock habituel", déclare-t-il.

"Quand je demande aux producteurs quelles en sont les causes, ils répondent que les arbres ne fleurissent pas correctement, que les fleurs ne s'ouvrent pas comme elles le devraient."

Pour lui, la faute revient à des "anormalités climatiques" et au vieillissement des producteurs, dont les enfants ne souhaitent pas toujours reprendre le verger.

"On n'a jamais dû faire face à une telle situation", explique l'homme de 68 ans.

Afin de maximiser les revenus, les employés de M. Lu recueillent les peaux de kakis et les transforment en teinture. L'entreprise prévoit également de fabriquer des produits de soins pour la peau.

L'arboriculteur Lo Chih-neng dit espérer léguer son verger à son neveu dans les années à venir, si celui-ci est prêt à relever le défi.

"Je lui ai dit: si tu as peur des épreuves, tu ne pourras pas le faire."

O.Nicholson--TNT

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