"The Studio", "Severance" et "Adolescence" confirment leur statut de favoris aux Emmy Awards
La satire sur les coulisses d'Hollywood "The Studio" et la série dystopique "Severance" et le phénomène Netflix "Adolescence" ont bien débuté leur soirée aux Emmy Awards dimanche, en remportant de premiers prix lors d'une cérémonie plus polémique que prévue.
Nominée dans 23 catégories, "The Studio" a d'emblée permis à son co-créateur Seth Rodgen, de remporter le prix du meilleur acteur pour son rôle de directeur créatif maladroit qui tente de renflouer à tout prix les comptes d'un grand studio.
"C'est incroyable. Je n'arrivais tellement pas à croire que cela puisse arriver que je n'ai littéralement rien préparé", a remercié le comédien, en expliquant qu'il n'avait "jamais rien gagné".
Entre lettre d'amour à Hollywood et critique acerbe de ses angoisses, hypocrisies et défaillances morales, "The Studio" a également remporté le prix de la meilleure réalisation.
La série d'Apple TV+ affronte notamment pour le prix de la meilleure comédie "Hacks". Un feuilleton dont la star Jean Smart a été élue meilleure actrice pour la quatrième fois, pour son incarnation d'une gloire vieillissante du stand-up américain, confrontée à une jeune humoriste chargée de renouveler ses blagues.
La comédienne qui joue cette assistante, Hannah Einbider, a fait dérailler le ton consensuel de la soirée, qui se voulait fédérateur dans une Amérique secouée par l'assassinat de l'influenceur pro-Trump Charlie Kirk cette semaine.
L'actrice de 30 ans a insulté "ICE", la police de l'immigration, et a lancé un retentissant "Libérez la Palestine !", lors de ses remerciements.
- Duel entre "Severance et "The Pitt" -
Côté séries dramatiques, la série dystopique "Severance" et le drame médical "The Pitt" doivent s'affronter dans un duel qui s'annonce serré.
"Severance", un drame psychologique qui se noue dans les bureaux futuristes d'une mystérieuse société de biotechnologies, a reçu le plus de nominations (27) pour sa deuxième saison.
Avec Adam Scott en tête d'affiche, la série d'Apple TV+ suit un groupe d'employés de Lumon Industries, auxquels il a été implanté une puce dissociant leur esprit, si bien qu'ils laissent littéralement leur vie, leurs souvenirs et leurs personnalités à la porte du travail.
De son côté, "The Pitt", recrée l'ADN d'"Urgences", sur un rythme encore plus haletant. La série de HBO Max suit en quinze épisodes une garde unique aux urgences de l'hôpital de Pittsburgh.
Elle aborde de multiples sujets de société, du droit à l'avortement aux tueries de masse, "The Pitt" doit sa notoriété au bouche-à-oreille.
Chacun des deux concurrents avait débloqué son compteur à mi-soirée avec le prix du meilleur second rôle masculin pour Tramell Tillman dans "Severance", et celui du meilleur second rôle féminin pour Katherine LaNasa de "The Pitt".
Pour le prix du meilleur acteur dans une série dramatique, Noah Wyle, chef des urgences de "The Pitt" et qui jouait déjà dans "Urgences", est pressenti pour doubler Adam Scott.
- La sensation "Adolescence"-
Côté mini-séries, limitées à une saison, la sensation Netflix "Adolescence" a confirmé son statut de favorite en démarrant la soirée avec le prix de la meilleure réalisation, du meilleur scénario et ceux des meilleurs seconds rôles - féminin et masculin - pour Erin Doherty et Owen Cooper.
Le jeune homme incarne un adolescent de 13 ans accusé d'avoir tué une camarade de classe, dans ce feuilleton glaçant qui explore l'impact des réseaux sociaux et des discours masculinistes sur les jeunes garçons.
"Être ici, debout, c'est tout simplement incroyable. C'est tellement irréel", a remercié le comédien d'à peine 15 ans, plus jeune acteur à jamais recevoir un Emmy.
Avec ses épisodes captivants, tous tournés en un seul plan-séquence, "Adolescence" a enregistré 140 millions de vues en trois mois et provoqué d'intenses débats de société, au Royaume-Uni et ailleurs.
"Nous ne nous attendions pas à ce que notre petite émission ait un tel impact", a observé l'acteur Stephen Graham, qui a également co-écrit la série.
La soirée a été marquée par une innovation inventée par le maître de cérémonie, Nate Bargatze, pour éviter les discours interminables.
L'humoriste s'est engagé à donner 100.000 dollars de son argent personnel à un mouvement venant en aide aux jeunes dans le besoin... mais en déduira 1.000 dollars à chaque seconde excédant les 45 allouées aux discours des vainqueurs.
Une astuce globalement efficace, mais pas pour tous.
"Je paierai la différence", a lancé Hannah Einbinder, en dépassant la montre.
N.Taylor--TNT