The National Times - "Je me fais violer": au procès Weinstein, une accusatrice maintient sa version

"Je me fais violer": au procès Weinstein, une accusatrice maintient sa version


"Je me fais violer": au procès Weinstein, une accusatrice maintient sa version
"Je me fais violer": au procès Weinstein, une accusatrice maintient sa version / Photo: © GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP

"Je me suis dit +je me fais violer, voilà c'est comme ça+": l'ex-assistante de production Miriam Haley a raconté mercredi avec douleur l'agression sexuelle dont elle accuse l'ancien producteur de cinéma Harvey Weinstein, lors du procès qui se rejoue à New York après l'annulation de sa première condamnation.

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Celui qui régnait sur le cinéma indépendant, et dont la chute en 2017 a entraîné la vague #metoo, avait été condamné en 2020 à New York à 23 ans de prison, notamment pour l'agression de Miriam Haley, une victoire à l'époque pour le mouvement contre les violences sexuelles contre les femmes.

Mais l'année dernière, l'annulation du procès par la cour d'appel de New York, pour des questions procédurales, a été vécue comme un retour en arrière pour la prise en compte de la parole des victimes.

Comme il y a cinq ans, Miriam Haley a dû se remémorer ce 10 juillet 2006 où elle a accepté une invitation dans l'appartement new-yorkais d'Harvey Weinstein, alors tout-puissant dans le milieu du cinéma, tandis qu'elle était une jeune assistante de production en quête de travail.

A l'époque, elle avait déjà rencontré le producteur de films comme "Pulp Fiction" et avait déjà refusé ses avances. La jeune femme née à Helsinki venait de terminer un contrat sur une émission télé produite par le magnat.

Dans l'appartement, elle raconte qu'Harvey Weinstein s'est "jeté" sur elle et l'a "embrassée" de force, alors qu'elle tentait de résister.

"Je me suis levée" du canapé, "il s'est levé aussi", ajoute-t-elle, assise entre le juge et les jurés, qui l'écoutent avec attention.

- "Subir" -

Miriam Haley, l'une des trois accusatrices au procès, raconte qu'Harvey Weinstein l'a alors poussée dans une chambre puis sur un lit, où il la tenait de tout son poids, "avec beaucoup de force".

"Je n'ai pas pu m'échapper de lui, je me suis dit +je me fais violer, voilà c'est comme ça+", poursuit-elle.

En larmes, elle explique lui avoir demandé d'arrêter, parce qu'elle avait ses règles. Mais l'accusé lui a retiré son tampon et l'a forcée à subir un cunnilingus, dit-elle en sanglots. Craignant qu'il devienne violent, elle décide alors de "subir". Elle ne porte pas plainte, notamment parce que son visa n'est pas en règle pour travailler et craint de se faire expulser.

La semaine dernière, deux amies, dont sa colocataire en 2006, ont corroboré sa version en soutenant qu'elle leur avait confié avoir été victime du producteur à l'époque.

De l'autre côté de la salle d'audience, Harvey Weinstein, 73 ans, secoue parfois la tête comme pour réfuter son récit.

Le reste du temps, il écoute, plutôt impassible, la tête posée sur une main, son autre bras appuyé sur le dossier de sa chaise roulante. Diminué par de nombreux problèmes de santé, il a obtenu de pouvoir dormir à l'hôpital, et non en cellule, pendant le procès. Il reste détenu car il a aussi été condamné en Californie à 16 ans de prison dans un autre dossier de crimes sexuels.

Accusé au total par plus de 80 femmes de harcèlement, agression sexuelle ou viol, mais jugé à New York pour trois épisodes, deux en 2006 et un en 2013, l'accusé a toujours soutenu que les relations qu'il avait eues étaient consenties.

Ses avocats vont soumettre Miriam Haley à un contre-interrogatoire sans pitié, probablement jeudi, où ils comptent rappeler que la victime présumée a gardé contact avec le producteur dont les films collectionnaient les Oscars jusqu'à plusieurs années après l'agression.

Une fragilité que l'accusation a anticipée pendant le témoignage. Miriam Haley a confirmé qu'elle avait encore eu un rapport sexuel avec Harvey Weinstein fin juillet 2006, cette fois sans opposer de résistance. "Je me suis sentie tellement stupide", dit-elle.

A l'époque, "je désespérais de trouver un travail". "Je ne pouvais pas aller à la police, je ne pouvais pas parler dans un média... Je voulais tirer un peu de bénéfice, professionnel", ajoute-t-elle. Elle s'est encore expliquée sur plusieurs e-mails échangés avec Harvey Weinstein ou son équipe, jusqu'au moins en 2009, pour lui proposer des projets professionnels.

Elle est finalement sortie du silence en octobre 2017, quelques jours après les premières enquêtes du New York Times et du New Yorker accusant Harvey Weinstein.

S.Clarke--TNT

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