The National Times - République dominicaine: première plainte pour "homicide involontaire" après le drame de la discothèque

République dominicaine: première plainte pour "homicide involontaire" après le drame de la discothèque


République dominicaine: première plainte pour "homicide involontaire" après le drame de la discothèque
République dominicaine: première plainte pour "homicide involontaire" après le drame de la discothèque / Photo: © AFP/Archives

La famille d'une des 231 personnes décédées lors de l'effondrement du toit d'une discothèque dominicaine a déposé la première plainte mardi pour "homicide involontaire" contre les responsables de l'établissement mais aussi contre les "institutions publiques" pour "omissions dans l'accomplissement des devoirs légaux".

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Le gérant du Jet Set a dit dans un communiqué dans l'après-midi être à "l'entière disposition" de la justice.

"C'est la justice qu'on vous demande et qu'on espère mériter" après cette "tragédie évitable", écrit Me Félix Humberto Portes Nunez, avocat de la veuve et des parents de Virgilio Rafael Cruz Aponte, décédé lors du drame.

Considérée comme la plus grande tragédie du siècle en République dominicaine, la catastrophe dépasse, en termes de bilan humain, l'incendie en 2005 d'une prison à Higuey, dans l'est du pays, qui avait coûté la vie à 136 détenus.

"Il résulte sans équivoque qu'il y a suffisamment" d'éléments pour accuser les responsables de la discothèque d'"homicide involontaire", selon le texte de la plainte déposée au parquet dont l'AFP a obtenu une copie.

Le Jet Set, "52 ans après son ouverture, connaissait des fuites, des chutes partielles de morceaux et de poussières du plafond", est-il ajouté.

- "Chaîne de négligences" -

"L'affaiblissement de la structure dû à l'ancienneté, un incendie, réparations, infiltrations, charges indues sur le plafond telles que des entrepôts, des équipements lourds de climatisation", sont également pointés dans la plainte.

La famille de la victime accuse aussi les responsables d'avoir "fait preuve de négligence en ne réalisant pas une planification adéquate dans (...) la conception de la sécurité, le renforcement des structures et du plafond du bâtiment et n'ont pas respecté les réglementations et normes".

L'avocat vise aussi les autorités: "Les faits décrits ici témoignent d'une chaîne de négligences structurelles et d'omissions de sécurité, attribuables non seulement aux gestionnaires, actionnaires de la discothèque, mais aussi aux institutions publiques".

"Ces institutions, en manquant à leurs devoirs d'inspection, de surveillance et de contrôle, ont violé leurs fonctions légales et ont favorisé un environnement dangereux qui a culminé dans cette tragédie évitable", accuse l'avocat.

"L'Etat dominicain peut être poursuivi pour responsabilité civile, tant pour des actes illicites commis par ses agents que pour des omissions dans l'accomplissement de ses devoirs légaux, lorsque ces actions ou omissions causent un dommage aux particuliers", ajoute le texte.

Le toit de la discothèque s'est effondré le 8 avril à 00H44 (04H44 GMT) alors qu'entre 500 et 1.000 personnes assistaient à un concert de la star du merengue Rubby Pérez, morte lors de l'accident. Quelque 189 personnes ont été secourues.

Dans l'après-midi, Antonio Espaillat, gérant du Jet Set, s'est adressé au parquet pour "manifester formellement et expressément (son) entière disposition à collaborer avec le procureur (...) dans le cadre de l'enquête".

"Nous réaffirmons, de manière solennelle et sans réserve, notre engagement à répondre à toute demande de ce Procureur (...) pour contribuer avec transparence, respect et dignité à la clarification des faits", selon le texte.

"Tout cela, conscients de la douleur profonde qui accable les victimes, leurs familles, et la société dominicaine dans son ensemble; une douleur que nous partageons avec une véritable consternation", conclut le texte.

Lundi, le président Luis Abinader avait souligné lors de sa conférence de presse hebdomadaire: "Nous allons respecter le fait que la justice sera rendue comme elle doit l'être. Et vous ne trouverez aucune intervention du gouvernement".

Le président a indiqué qu'il n'existait pas d'obligation de supervision des travaux de construction privés dans le pays, et reconnu: "Il y a un vide dans la loi, que nous devons résoudre".

La présidence a annoncé la création d'une commission d'experts nationaux et internationaux pour déterminer les causes du désastre.

L.Johnson--TNT

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